Cellou Dalein DIALLO
Brillant économiste et homme politique Guinéen, Cellou Dalein Diallo fut successivement Directeur de la comptabilité et du budget, Directeur des Changes et Directeur Général des affaires économiques et monétaires de la Banque Centrale de Guinée.
Il participa activement de 1985 à 1995 à la restructuration du système bancaire guinéen et à la mise en œuvre de réformes majeures engagées dans le cadre de la libéralisation de l’économie guinéenne.
En raison de ses compétences et de son intégrité, il fut appelé au gouvernement en 1996 comme Ministre des Transports, des Télécommunications et du Tourisme et devient en 1997 Ministre de l’Équipement, des Transports, des Travaux publics et de l’Environnement. En Février 2004, il devient Ministre de la Pêche et de l’Aquaculture et en Décembre de la même année, Premier Ministre.
Cellou Dalein Diallo se bat depuis 14 ans pour la démocratie dans sa Guinée natale. Dès qu’il prit la direction de l’UFDG en 2007, il modifia les statuts et le règlement intérieur du Parti pour en faire un parti véritablement libéral en réaffirmant sa vocation de construire une société guinéenne régie par les règles et les principes de l’État de Droit et de la Démocratie. Il réorganisa le parti et l’implanta sur l’ensemble du territoire national et à l’étranger au point que l’UFDG devient très rapidement la première force politique de la Guinée.
En 2009, il prit le leadership de la lutte menée par la classe politique contre la junte qui s’était emparée du pouvoir à la mort du Général Lansana Conté. Il avait d’ailleurs été gravement blessé par les forces de sécurité lors d’une manifestation pacifique organisée à cet effet au stade du 28 Septembre à Conakry.
A l’occasion de l’élection présidentielle de 2010, l’UFDG confirma son rang de première force politique du pays en s’adjugeant 44% des suffrages exprimés au premier tour contre seulement 18% à l’opposant historique Alpha Condé qui sera malheureusement proclamé vainqueur au second tour à l’issue d’un hold-up électoral sans précédent.
Le sacrifice ultime dont il fit preuve en renonçant à sa victoire et en évitant de ce fait une guerre civile à son pays, lui valut une reconnaissance internationale qui se traduisit par l‘obtention de plusieurs distinctions et prix. C’est ainsi que le Secrétaire Général des NU d’alors, M. Ban ki-Moon, lui rendit un vibrant hommage en s’adressant à lui en ces termes : « je tiens à vous louer pour la dignité dans laquelle vous avez mené votre campagne électorale et pour les grandes qualités de dirigeant et d’homme d’État que vous avez exhibé dans vos discours prononcés suite à l’annonce des résultats définitifs de la récente élection présidentielle ».
Il poursuivra plus loin en affirmant : « dans l’intérêt de la paix, vous avez choisi de mettre votre pays en premier plan en décidant de respecter le jugement de la Cour suprême. Votre comportement est le reflet de votre engagement ainsi que celui de votre Parti en faveur de la construction et de la consolidation de votre démocratie naissante, non seulement pour les pays d’Afrique de l’Ouest mais aussi pour le monde ».
Le Premier Ministre s’est vu en outre décerner le diplôme de promoteur de la culture démocratique en Afrique par l’Observatoire Panafricain de la Démocratie (OPAD) en avril 2011.
Pendant le règne du Président Alpha Condé, Cellou Dalein Diallo, devenu Chef de file de l’opposition, s’est illustré dans la dénonciation et la lutte contre la fraude électorale, la corruption et l’enrichissement illicite de l’élite dirigeante. Il mobilisa l’Opposition politique et la société civile pour contrer Alpha Condé dans sa volonté de s’octroyer un troisième mandat en violation de la Constitution et de ses serments.
Le Président de l’UFDG et ses partisans subiront toutes sortes d’exactions et d’injustices de la part du Parti-État dirigé par Alpha Condé.
Malgré ces violences, les fraudes et hold-up électoraux qu’il a subis, Cellou Dalein Diallo et son Parti ont toujours évité les boycotts et ont participé aux élections.
Cellou Dalein Diallo et son parti ont payé un lourd tribut en raison de leur farouche résistance à la dictature. Plus de 250 de ses partisans furent abattus lors des manifestations pacifiques de l’Opposition, des centaines d’autres seront blessés par balles et des milliers arbitrairement arrêtés et condamnés.
L’ancien Premier ministre a été plusieurs fois séquestré et privé, lui ses collaborateurs et sa famille de leurs droits et libertés de voyager.
Lorsque les militaires guinéens ont à nouveau pris le pouvoir lors du coup d’État de septembre 2021, la lutte de Cellou Dalein Diallo pour la démocratie a continué. Il a plaidé pour le rétablissement rapide d’institutions légitimes issues d’élections justes et transparentes.
Mais, jusqu’à présent, la junte militaire ne montre aucune intention de quitter le Pouvoir. La junte est plutôt portée à s’éterniser au pouvoir et à neutraliser tous ceux qui dénoncent ses dérives ou militent en faveur d’une transition courte.
Les responsables politiques et de la société civile font régulièrement l’objet de harcèlements judiciaires, de spoliations et d’arrestations arbitraires. Récemment, la maison privée de Cellou Dalein Diallo a été saisie puis démolie par la junte, sous le prétexte fallacieux qu’elle appartient à l’État alors que l’affaire était pendante devant la justice.
Malgré tous ces harcèlements, la lutte de Cellou Dalein Diallo se poursuivra pour libérer son pays de décennies d’autocratie et de mauvaise gestion.
Cellou Dalein Diallo a été élu Vice-président exécutif de l’Internationale libérale lors du 61ème Congrès d’Andorre en mai 2017, réélu pour un deuxième mandat lors du 62ème Congrès de Dakar en novembre 2018 et pour un troisième mandat lors du 63ème Congrès de Sofia en juin 2022.